Louis VALTAT
Biographie de Louis Valtat (1869-1952)
Louis Valtat entre à l’école nationale des Beaux Arts en 1888. Ses deux professeurs, Boulanger et Lefèvre, donnent aussi des cours à l’Académie Julian. Il complète ainsi sa formation dans cette académie libre que fréquentent Bonnard, Ker Xavier-Roussel, Albert André… Valtat possède une certaine influence sur les peintres de sa génération. Il les entraînera hors de l’Académie pour se retrouver rassemblés aux Indépendants ; parmi eux, Maurice Denis et Bonnard.
Valtat expose pour la première fois au Salon des Indépendants de 1893. Il côtoie les Nabis soutenus par les frères Natanson dans La Revue Blanche. Valtat expose des bois gravés et publie des estampes. Il participe, avec Albert André et Toulouse-Lautrec, à la réalisation des décors du Charriot de Terre Cuite, un drame sanskrit joué en 1895 au théâtre de l’œuvre de Lugné-Poe.
Aux œuvres de la période parisienne succèdent les vues et scènes hautes en couleurs du Bassin d’Arcachon que Valtat envoie au Salon des Indépendants de 1896. Puis c’est la période d’Agay (1899-1915) où notre peintre achète une villa suspendue à la vallée de porphyre rouge. A partir de 1900, Vollard devient son marchand attitré. Les effets du soleil sur les bords de Méditerranée deviennent les motifs privilégiés de son œuvre. Il rend visite à Signac à Saint Tropez et à Renoir installé à Cannes. Les côtes du Midi comme les côtes de Normandie dont il est originaire sont l’occasion pour l’artiste de renouveler la leçon de ses maîtres et d’inaugurer un nouveau rapport à la lumière et à la couleur. Cette recherche triomphe au Salon d’Automne en 1905 où Valtat expose avec Matisse, Derain, Vlaminck et les autres fauves ainsi baptisés par Louis Vauxcelles.
En 1906, Vollard suggère à Valtat, Bonnard, Maillol, Rouault, Matisse, Derain, Vlaminck… de décorer les faïences stannifères du céramiste André Metthey. Valtat excelle dans ce travail ornemental (silhouettes polychromes plantureuses sur fond blanc). A l’époque où son œuvre peint est montré à l’étranger et où le collectionneur russe Ivan Morosoff acquiert plusieurs de ses toiles (conservées dans les collections de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg), Vollard lui consacre une exposition en 1909.
En 1927, après lui avoir acheté deux œuvres, l’Etat le remercie pour sa participation à la promotion de l’art français à l’étranger en le nommant Chevalier de la Légion d’Honneur. Après la seconde guerre mondiale, il rejoint l’atelier de l’avenue de Wagram. Il est atteint de cécité mais il continue de peindre de vives natures mortes de fleurs et de fruits sur fond de draperie. Il expose à Paris (Galerie de l’Elysée, Galerie Charpentier, Galerie Durand-Ruel), à New York au Whitney Museum en 1947.
Au Salon d’Automne de 1852, quelques mois après sa mort, le critique René Domergue et le peintre René Demeurisse lui rendent hommage.