René SEYSSAUD
Biographie de René SEYSSAUD (Marseille 1867 – Saint Chamas 1952)
René Seyssaud est né à Marseille le 15 juin 1867. Ses parents sont originaires du Vaucluse et son père est avocat.
A 13 ans, soutenu par son père, il abandonne les études et entre à l’Ecole des Beaux arts de Marseille.A 16 ans, il fréquente les écrivains et les artistes de la revue du Groupe des Jeunes. Il connaît Guigou, Gouirand, Lauzet. Il s’initie à l’Impressionnisme, au Pointillisme et n’oublie pas la manière des maîtres tel que Corot ou Courbet.
Il multiplie les séjours au pied du Mont Ventoux dans les propriétés de ses grands-parents. A 18 ans, son père meurt.
En 1885, il part à Avignon vivre chez son grand-père. Il entre à l’Ecole des Beaux Arts d’Avignon. Immédiatement il est soutenu par son professeur Grivolas pour ses audaces picturales. Mais il va vite quitter l’Ecole, il tousse déjà. Sa santé est fragile. Il est tuberculeux. Il vit solitaire dans l’une ou l’autre des fermes de ses grands parents.
Il installe son atelier à Ville-sur-Auzon. Trait curieux de sa personnalité : il partage avec Monticelli la phobie des mouches, s’entourant de morceaux de sucre pour peindre en plein air. En 1892, Seyssaud envoie son premier tableau au Salon du Champ de Mars. En 1895, il rencontre François Honnorat, courtier en huiles à Marseille et collectionneur de Monticelli. Il devient son financier et son marchand pendant 27 ans. Seyssaud peut alors travailler en toute sérénité et entreprend de se faire connaître à Paris. Mais il doit commencer par se soigner.
Il part au bord de la mer et il revient fréquemment au Lavandou, à La Ciotat, à Bandol, à Martigues, à Giens, à Agay, au Trayas, à Cassis. Il fait sa première exposition à Paris en 1897 chez le Barc de Boutteville. Il est jugé novateur. Il recommence en 1899 chez Vollard. En 1904, il s’installe définitivement au bord de l’Etang de Berre avec son épouse, compagne admirative et dévoué. Avec l’aide d’Honnorat, il construit à saint Chamas une petite maison et son atelier. De 1901 à 1911, il expose chaque année chez Bernheim-Jeune, puis au Brésil, à Amsterdam, à Barcelone, à Bruxelles, à New York et il entre en 1921 au Musée d’Art Moderne. De 1928 à 1936, il a un contrat avec Eugène Printz à Paris.
L’utilisation qu’il fait de la pâte sera l’élément essentiel de sa gloire posthume. Seyssaud est un créateur de coloris et de formes dans ces colorations. Il compose lui-même la plupart de ses couleurs et les utilise directement sortie du pot.
« Demain peut-être on lui cherchera des pères spirituels parmi les maîtres de la peinture moderne. On aura raison de le faire, mais il n’est pas mauvais d’établir dès à présent, que cet artiste est avant tout un instinctif, que, poussé par une impérieuse et irréductible vocation, il est arrivé à la maturité de son esprit et de son talent dans l’ignorance à peu près complète du beau mouvement qui entraîne la peinture dans les voies nouvelles et qu’enfin, dès en possession de son art, il n’a pas voulu d’autre maître que la nature et qu’il a pu trouver, d’intuition, en dehors de toute influence étrangère, une note affermie, lyrique et grave. On discutera peut être sa manière, on ne pourra pas passer indifférent devant son œuvre car il y a dans la moindre de ses études… le sceau d’une ardente et puissante personnalité. » André Gouirand, Directeur du Conservatoire, Préface de la première exposition parisienne de Seyssaud en 1897