Alphonse Etienne DINET
Biographie Alphonse Etienne DINET (1861-1929)
Artiste orientaliste important à cheval entre le XIX et le XX siècle, passionné de scène de vie.
Sa peinture est recherchée par les collectionneurs de peinture orientaliste, elle figure dans de multiples musées.
1871 : Interne au lycée Henri-IV, à Paris, où il a pour condisciple Alexandre Millerand, futur Président de la République française.
1881 : après avoir obtenu son baccalauréat, il s'inscrit à l'école des Beaux-arts de Paris et entre dans l'atelier de Victor Galland.
1882 : élève de William Bougereau et Tony Robert-Fleury à l'académie Julian, il expose pour la première fois au salon des artistes français.
1884 : Dinet fait son premier voyage dans le sud algérien avec une équipe de savants entomologistes, dans la région de Bou-Saada. L'année suivante, un second voyage le conduit à Laghouat et au Mzab. Il peint ses deux premiers tableaux algériens, Les terrasses de Laghouat et L'oued M'Sila après l'orage.
1886 : l'état français lui achète une toile pour l'ancien musée du Luxembourg et il se met à apprendre l'arabe pour mieux comprendre la culture islamique.
1887 : troisième voyage en Algérie. Dorénavant il y passe six mois par an. Création officieuse de la Société des peintres orientalistes.
1888 : Dinet expose avec les impressionnistes : c'est le « Groupe des trente-trois ».
1889 : il obtient la médaille d'argent à l'exposition universelle de Paris et, avec Meissonnier, Puvis de Chavannes, Rodin, Carolus-Duran et Charles Cottet, fonde la Société nationale des beaux-arts.
1893 : les orientalistes font leur première exposition officielle au palais de l'industrie à Paris.
1894 : il participe à l'exposition universelle d'Anvers.
1896 : il est fait Chevalier de la Légion d'honneur.
1898 : Antar, « poème héroïque arabe des temps antéislamiques d'après la traduction de M. Devic », illustré par 132 planches d'Etienne Dinet, publié par l'édition d'Art h. Piazza et Cie.
1900 : il installe son premier atelier algérien à Biskra et obtient la médaille d'or à l'exposition universelle de Munich.
1902 : publication chez Piazza de Rabia el Kouloub ou le printemps des cœurs, recueil de trois légendes sahariennes. Son tableau L'arabe en prière amorce le mouvement qui l'amènera à se convertir.
1904 : publication des Fléaux de la peinture chez l'éditeur Laurens, œuvre préfacée par le conservateur du musée du Louvre.
1905 : il achète une maison à Bou-Saada pour y passer les trois quarts de l'année.
1906 : publication chez Piazza de Mirages, illustré de 24 scènes de la vie arabe, dédié à Léonce Bénédite. Ce livre sera réédité en édition populaire sous le titre Tableaux de la vie arabe.
1907 : sur ses conseils est créée à Alger la villa Abd-el-tif, sur le modèle de la villa Médicis à Rome. 1908 : Etienne Dinet annonce par lettre à un ami qu'il s'est converti à l'Islam depuis plusieurs années. 1910 : publication d'un roman, Khadra, danseuse ouled naïl. Il participe à l'exposition universelle de Bruxelles.
1911 : publication de contes sahariens, El fiafi oua el kifar ou Le désert.
1912 : participation à l'exposition universelle d'Amsterdam. Par ses interventions, il obtient des autorités que Bou-Saada soit territoire civil et non militaire.
1913 : il annonce à ses amis le choix de son nouveau prénom musulman : Nasr-Eddine. Il participe à l'exposition universelle de Gand.
1914 : mort de son père.
1915-1918 : Nasr-Eddine Dinet transforme le château familial d'Hericy en hôpital pour recevoir les blessés de guerre. Il s'inquiète du moral des troupes musulmanes et esquisse des projets de stèles mortuaires pour les combattants musulmans tombés au combat. Après l'armistice, en collaboration avec son ami Sliman ben Ibrahim, il écrit la vie de Mohammed, prophète d'Allah chez Piazza. Les illustrations sont de Dinet et les enluminures de Mohammed Racim.
1922 : mort de la mère du peintre. Il publie chez Piazza et Geuthner l'Orient vu de l'occident, essai sur l'orientalisme littéraire.
1923 : il achète une villa à Saint-Eugène à Alger ou il expose régulièrement. Vente du château d'Hericy.
1925 : il fait ériger à Bou-Saada la Qubba devant abriter sa future tombe.
1926 : inauguration en juillet de la mosquée de Paris à l'édification de laquelle il a œuvrée.
1927 : il réaffirme publiquement sa conversion à l'Islam dans la grande mosquée d'Alger (Djamaa el Kebir).
1929 : il effectue, en compagnie de Sliman ben Ibrahim, le pèlerinage à la Mecque. Le 24 décembre il décède d'une crise cardiaque devant son domicile parisien. Georges Leygues, ancien président du conseil, et Maurice Viollette, ancien gouverneur de l'Algérie, prononcent des discours devant sa dépouille déposée à la mosquée de Paris.
1930 : 12 janvier. Funérailles officielles à Bou-Saada en présence de Pierre Bordes, gouverneur général de l'Algérie, qui retrace la vie exemplaire de l'artiste. Éloge funèbre en arabe prononcée par une délégation des membres de Nadi Taraqi et des Oulemas. Le pèlerinage à la maison sacrée d'Allah, écrit avec Sliman ben Ibrahim, parait chez hachette.