Yagor
IGOR YAO
Sur un fond de couleurs vivaces les relations humaines trouvent leurs
vibrations premières. Dans les objets du quotidien l’art transfigure la banalité
de l’existence.
Quand la décharge publique devient un lieu créateur, une inspiration. La simplicité de la vie trouve son support. Les peintures présentent des visages habités qui nous regardent. Une jeunesse en mouvement, grâce aux gestes dynamiques des traits et des colories. Retrouver l’équilibre avec l’espace. Comme si la saturation des objets et des produits de la consommation
devenait pour l’art un moyen de révéler le saccage. Par cette destruction du
monde donnée en peinture nous retrouverons l’harmonie initiale.
Igor Yao parcoure les styles avec aisance. L’art brut, le réalisme, et l’art abstrait s’amourachent de ses racines ivoiriennes. La peinture est dans tous ses états. Une manière de traduire l’amplitude des sentiments et d’atteindre le coeur de son travail. Transformer les émotions en couleurs et en gestes afin qu’elles reviennent avec plus de force. Le papier journal devient un fond sonore et tempère la colorimétrie. Comme si la couleur avait pour mission de lutter contre le bavardage. L’art couvre ce qui ne fait que parler. Le geste artistique intègre les voix de la rue pour dire l’urgence.
Comment habiter le monde ? L’art est un centre qui échappe à l’errance. Lui
seul donne du sens à une génération (re)venante qui ne cesse d’en demander.
Perez François-Xavier