Wilson Mété

La Côte d’Ivoire marche à ses côtés. Sur la toile, l’artiste rassemble les bouts de son enfance et la lumière de la jeunesse africaine ; une façon de réciter le présent et de penser l’avenir. La polyvalence du geste artistique permet de mieux cerner l’enjeux des origines et la volonté de révéler les forces actuelles. Entre le dessin, la peinture et le collage, les toiles s’enrichissent de leurs agencements. La présence subtile du tissu offre aux oeuvres une densité nouvelle : celle de la mémoire et de ses multiples dédales.

Comme un nouveau velours artistique, la trame mémorielle se déploie devant nous. Elle offre un monde fait d’images, d’émotions, de permanence. La matière artistique devient matière vivante. Elle étend ses tissus organiques dans un bouturage constant du temps présent. Entre la course au passé et la présence au monde, l’artiste demeure devant l’abîme. Il rassemble ce qui est destiné à l’oubli. L’artiste dresse un constat : il faut retrouver la simplicité du monde et prendre soin de ce qui nous reste.

L’art devient considération ; comme un soin naturel porté aux autres et au
monde. Le défi écologique est assumé, pour la construction d’une jeunesse en quête de sens et d’ancrage.

Perez François-Xavier